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Interview de Nino-bdx Juin 2020


F2P

Pour ce mois de juin 2020, je vous propose d'en apprendre un peu plus sur l'un de nos membres : Nino-bdx.

Photographe aux goûts très éclectiques, il participe activement dans de nombreuses rubriques du forum photo. 

Un grand merci à lui donc d'avoir accepté de jouer le jeu de l'interview et de son implication.

..................

 Bonjour Nino-bdx. Je te remercie d'avoir accepté de répondre à mes questions. Peux-tu te présenter à nous et nous expliquer l'origine de ton pseudo ? 

Bonjour. Je m’appelle Dany et ce n’est pas un diminutif. Cela fait bientôt huit années que j’ai cessé de travailler dans l’aéronautique comme technicien en électronique, donc je serai soixante-huitard cette année ( ouh, ça pique ! ). Je suis originaire d’une région qui s’appelle la Beauce vers Chartres et je réside à Bordeaux depuis plus de 45 ans, une ville que j’adore par sa situation et sa qualité de vie au point de presque renier mes origines.

Mon pseudo est en fait tiré du surnom  ( El Nino ) qui m’a été donné il y a fort longtemps au boulot car j’étais ( j’étais ? ) facétieux comme un gamin. Donc j’aime l’humour sous toutes ses formes et je dis souvent que les gens qui ne rient jamais ne sont pas des personnes sur le sérieux desquelles on peut compter…. ce qui ne veut pas forcément dire que je suis très fiable !

Bref je vis ma vie de retraité tranquille ( avec 4 petits enfants, tranquille ?? ) et dépense une énergie incroyable pour éviter de travailler, au grand dam de mon épouse.

 

Depuis quand fais-tu de la photo ? Comment est née cette passion ? 

La photo a fait partie de ma vie depuis mes premiers souvenirs, à commencer par la fameuse " Boîte à savon " le Agfa Synchro Box que mon père utilisait dans les années 50 . C’est vers l’âge de 9 ou 10 ans qu’un voisin photographe amateur m’a fait découvrir le développement, je n’oublierai jamais la magie de voir une image se former dans le bain de développement, et le virus était entré en moi .

Bien sûr, j’ai demandé un appareil photo comme cadeau de communion à mes 11 ans, un  Kodak Starlux et c’était parti ! Avec l’argent gagné en travaillant pendant les vacances scolaires, je me suis ensuite acheté un équivalent du Rétinette 1 A , un Ferrania Lince 3 que j’ai toujours dans sa sacoche de cuir ainsi que le posemètre que j’utilisais il y peu de temps encore .

Le travail en labo argentique est venu vers la quinzième année et à 18 ans, pause photo car j’avais d’autres centres d’intérêt. Ah ces années post 68, le rock, la libération des mœurs… !

Ce sera vers 1975 que j’achèterai le fameux Zénit E , puis un Praktika revendu pour m’offrir le petit bijou MAT 124 G, un 6X6  Yashica que je regrette d’avoir revendu . Ensuite suivit un Konica avec des optiques et le sac fourre-tout plein est toujours dans une armoire. C’était alors la grande mode des diapos et j’en ai des boîtes et des boîtes bien à l’abri .

Mon premier Pentax fut le MZ 6 argentique dans les années 2000 et depuis je suis resté fidèle à la marque mais il était secondé par un compact Olympus qui marchait super bien. J’ai fait un peu de résistance pour passer au numérique mais j’avais quand même acheté un petit IXUS et bien sûr l’acquisition du Pentax K 100 était inéluctable. C’était parti pour la photo numérique ! 

Suivirent le K5 et maintenant le K1.

Et depuis que je suis à la retraite la photo occupe 75 % de mon temps libre, on peut parler de passion dévorante…

 

Puisque tu as touché aussi bien à l'argentique qu'au numérique, que penses-tu du monde la photo aujourd'hui ? 

J’ai eu la chance de voir évoluer la photographie de l'époque de la chambre photographique qu’utilisaient encore pendant ma jeunesse les photographes de mariage, aux appareils numériques aux performances impensables à l’époque. 

Pour faire le parallèle, j’ai connu la même chose en électronique où j’ai d’abord étudié les amplis à lampes et suivi les évolutions techniques jusqu’aux matériels actuels. En fait, je me rends compte que toute ma vie j’ai été obligé d’apprendre pour suivre le rythme et d’ailleurs en quelques années je me trouve largué en électronique faute d’exercer.

Je  fais partie de ces gens qui se refusent à dire que l’évolution de la photographie ne va pas dans le bons sens et je dirai qu’il ne faut pas opposer le numérique et l’argentique, ce sont deux technologies parallèles qui n’ont pas assez d’éléments communs pour les comparer . 

Pour faire encore un parallèle avec l’audio, on pourrait dire que rien ne remplacera en qualité les amplificateurs à lampes pour la rondeur des sons des musiques, mais à condition qu’elles soient enregistrées en analogique. C’est vrai qu’un noir et blanc numérique n’atteindra peut-être jamais cette rondeur du rendu argentique, c’est en tout cas ce que je me dis à chaque fois que je regarde un ami développer ses photos au collodion humide.

Par contre là où la photo demande de la précision, comme par exemple la macro, le numérique est largement supérieur et puis les couleurs sont inégalables, et ne parlons pas du post traitement qui offre des possibilités inépuisables, je garde en mémoire mes films de 36 poses…

Quand on me parle de numériser un film argentique noir et blanc pour le tirer sur une imprimante ou d’écouter un vinyle enregistré en studio numérique, je souris intérieurement tout en trouvant ça bien.

Je trouve génial qu’avec les progrès de la technique quasiment tout le monde puisse obtenir une belle photo en automatique car cela permet à des personnes qui ont un sens artistique avéré de pouvoir l’exprimer en toute liberté, délivrées de l’obligation du savoir technique. C’est vrai que parfois j’ai un pincement au cœur en voyant de superbes images faites avec un smart phone par quelqu’un qui n’y connait rien en photo, mais je me dis qu’il y a le coup d’œil et ça pour l’instant, c’est un don artistique qui ne s’achète pas.

Alors, moi qui ne pense pas avoir ce don, j’essaie de compenser en travaillant la technique… Finalement, je suis rarement content de mes productions alors que je peux m’extasier devant une image de qualité technique discutable mais qui transmet une émotion et où tout parait à la bonne place.

Probablement que je referai de l’argentique mais pour l’instant, je tire satisfaction de développer mes raws sur Light Room avec un peu l’impression de faire le tirage d’une diapositive. Pour le noir et blanc c’est un peu pareil et je me refuse à utiliser les presets tout faits avec silver machin ou autres outils que je ne dénigre pas car je ne suis pas un intégriste du tout manuel.

Pour en terminer, je souris en voyant certains se déclarer photographes professionnels parce qu'ils ont  le matériel dernier cri à coups de milliers d'euros et eu des likes sur un réseau social .Cela m'amuse beaucoup aussi de voir des jeunes découvrir l'argentique et de trouver superbes des tirages pourris ,mais là je suis bienveillant car nul doute que j'étais pareil il y a 50 ans,  c'est la magie du tirage .

 

Étonnant que tu penses ne pas avoir de qualités artistiques... Quand on regarde tes photographies, tu es plutôt créatif. 

Quel genre de photographes es-tu ? Qu'est ce qui te donne envie de déclencher ? 

C’est difficile pour moi de me définir comme photographe tant mes goûts sont éclectiques et varient suivant mes états d’esprit du moment. Ce qui est sûr c’est que je suis un passionné de technique photographique et de lumière. J’ai mes périodes architecture, paysage, objets, proxiphoto, macro, pause longue, nocturnes, nature morte, lumière douce, lumière dure et tout ce qui a un rapport avec les gouttes d’eau. Mais toujours c’est avant tout la lumière qui me donne envie de faire telle ou telle prise de vue. Je déteste  être tenu de faire des photos sur un sujet défini comme c’est souvent le cas dans les clubs photo, alors je suis plutôt du genre solitaire, mais j’aime bien me fixer de temps en temps des challenges style une sortie avec une focale déterminée ou un appareil compact par exemple.

La lumière artificielle est mon domaine de prédilection et il ne se passe pas plus d'une semaine  sans que j’aie essayé tel ou tel truc pour faire de la lumière à partir de n’importe quelle source lumineuse : le soleil, une bougie, une lampe de poche, une lampe de bureau, des flashes cobras ou du matériel de studio. Bricoleur, je peux passer des heures et des heures à concevoir et fabriquer à partir de matériaux divers, une source de lumière spécifique juste pour savoir faire en cas de besoin. Ce qui me sert parfois des mois, voire des années plus tard. Pour exemple je me limite chaque année à  une période de deux ou trois semaines de collision de

gouttes d’eau car c’est addictif ce truc, et bien il m’a fallu 5 ans pour parfaire la technique d’éclairage de l’arrière-plan grâce à des essais faits tout au long de l’année.

Je peux aussi passer une semaine ou deux à mettre au point un éclairage particulier pour une nature morte par exemple, oui cela m’est arrivé plusieurs fois !

Mais je ne me prends surtout pas au sérieux car la photographie est pour moi uniquement un loisir pour m’amuser même si souvent un problème m’empêche de dormir car j’ai beaucoup de mal à déclarer forfait… têtu moi ?, fou ? … sans doute, si j’en crois mon épouse !

Pour finir, juste un conseil : ne me branchez pas sur la lumière car je suis intarissable sur le sujet !

 

Si, justement, on va te brancher là dessus. Où as-tu appris tout ça ? 

Pendant longtemps comme tout photographe amateur, mon rapport avec la lumière se résumait à éviter les lumières trop dures en privilégiant les prises de vue le matin ou le soir ainsi que les périodes de l’année où le soleil n’est pas trop ardent ou bien alors alors les endroits à l’ombre. Pour les intérieurs c’était plutôt la cata quand l’utilisation du flash devenait indispensable donc le domaine était limité aux  photos de famille et basta.

Et puis, il y a une douzaine d’années, on m’a demandé de faire des portraits en intérieur. L’utilisation de la lumière naturelle y étant limitée il a bien fallu que je me mette à l’éclairage artificiel. Tout d’abord je me suis lancé dans l’éclairage continu, plus simple à utiliser, mais avec des bricolages style spot de chantier,  etc... car le matériel spécifique est onéreux. J’ai avancé un peu mais je me suis trouvé assez vite limité par les performances et maintenant je considère que j’ai perdu presque deux années à faire du DIY selon des solutions douteuses qu’on trouve sur le net. Donc après avoir étudié la question sérieusement sur les livres et le net j’ai décidé de me lancer dans l’éclairage au flash. Achat de deux flashes cobra, de parapluies et de réflecteurs, et c’était parti pour une progression intéressante. Pas de secret il faut faire beaucoup d’exercices pour apprendre la lumière, à l’aide de tutoriels trouvés sur la toile par exemple, mais pour cela il ne faut pas compter sur les photographes professionnels français qui défendent leurs intérêts... 

Deux ans après je passais à l’éclairage de studio avec une torche, puis deux, et un assortiment de modeleurs de lumière au fur et à mesure des besoins grandissants et des investissements dans la littérature spécialisée. La mise en lumière est devenue plus simple, l’expérience aidant et surtout avec l’aide précieuse des lampes pilotes des torches de studio qui permettent d’apprécier où seront les ombres. Et depuis  sept ans que j’ai cessé mon activité professionnelle, je travaille régulièrement la lumière sous toutes ses formes, et je m’amuse à faire de des éclairages avec n’importe quoi, une vraie addiction !

Si je ne devais conseiller qu’un seul livre traitant le sujet ce serait : Manuel d’éclairage photo de Fil Hunter, Steven Biver et Paul Fuqua aux éditions Eyrolles, une mine d'informations !

 

Pendant longtemps comme tout photographe amateur, mon rapport avec la lumière se résumait à éviter les lumières trop dures en privilégiant les prises de vue le matin ou le soir ainsi que les périodes de l’année où le soleil n’est pas trop ardent ou bien alors alors les endroits à l’ombre. Pour les intérieurs c’était plutôt la cata quand l’utilisation du flash devenait indispensable donc le domaine était limité aux  photos de famille et basta.

Et puis, il y a une douzaine d’années, on m’a demandé de faire des portraits en intérieur. L’utilisation de la lumière naturelle y étant limitée il a bien fallu que je me mette à l’éclairage artificiel. Tout d’abord je me suis lancé dans l’éclairage continu, plus simple à utiliser, mais avec des bricolages style spot de chantier,  etc... car le matériel spécifique est onéreux. J’ai avancé un peu mais je me suis trouvé assez vite limité par les performances et maintenant je considère que j’ai perdu presque deux années à faire du DIY selon des solutions douteuses qu’on trouve sur le net. Donc après avoir étudié la question sérieusement sur les livres et le net j’ai décidé de me lancer dans l’éclairage au flash. Achat de deux flashes cobra, de parapluies et de réflecteurs, et c’était parti pour une progression intéressante. Pas de secret il faut faire beaucoup d’exercices pour apprendre la lumière, à l’aide de tutoriels trouvés sur la toile par exemple, mais pour cela il ne faut pas compter sur les photographes professionnels français qui défendent leurs intérêts... 

Deux ans après je passais à l’éclairage de studio avec une torche, puis deux, et un assortiment de modeleurs de lumière au fur et à mesure des besoins grandissants et des investissements dans la littérature spécialisée. La mise en lumière est devenue plus simple, l’expérience aidant et surtout avec l’aide précieuse des lampes pilotes des torches de studio qui permettent d’apprécier où seront les ombres. Et depuis  sept ans que j’ai cessé mon activité professionnelle, je travaille régulièrement la lumière sous toutes ses formes, et je m’amuse à faire de des éclairages avec n’importe quoi, une vraie addiction !

Si je ne devais conseiller qu’un seul livre traitant le sujet ce serait : Manuel d’éclairage photo de Fil Hunter, Steven Biver et Paul Fuqua aux éditions Eyrolles, une mine d'informations !

 

Qu'est ce qu'une bonne photographie pour toi ? 

Pour parler d’une " bonne photo " il faut déjà préciser quel est son domaine, sa finalité : il est évident que des photographies d’architecture, de revue botanique, de reportage, ou artistiques ne répondent pas aux mêmes critères de qualité.

Disons que lorsque il ne s’agit pas de satisfaire à des besoins bien spécifiques nous, amateurs, faisons des photos selon des critères plutôt liés à la beauté, aux couleurs, à l’originalité, à l’émotion, à un message à faire passer.

Une « bonne photo » s’apprécie selon deux classes de critères : les critères techniques et les critères subjectifs.

 Dans les critères techniques je retiens :

- la qualité de la lumière

- la composition de l’image, son équilibre, sa dynamique

- le cadrage et si la mise au point est judicieuse pour mettre le sujet en valeur

- bien sûr le contrôle de la netteté et du flou

- l’absence d’éléments perturbateurs à l’arrière-plan ou en avant plan

- l’équilibre colorimétrique qui est sans doute selon moi le critère le plus difficile à satisfaire

Pour les critères subjectifs pas vraiment de recette : une bonne photo est techniquement réussie et c’est aussi et surtout une photo qui provoque de l’émotion au spectateur .

Pour engendrer de l’émotion, la photo doit délivrer un message au lecteur et la bonne photo est celle qui raconte une histoire que tout le monde peut comprendre, au-delà des barrières culturelles et des langages, celle qui n’a pas besoin de titre pour être bien interprétée et c'est cela le plus difficile, la photo qui fait mouche à tous les coups .

Bien sûr, il est impossible de plaire à tout le monde  mais personne n’a le droit de qualifier une photo de mauvaise sur de seuls critères subjectifs.

Pour résumer, la bonne photo est pour moi celle que j’aime et qui me parle, celle qui me fait sourire, me met les larmes aux yeux ou m’émerveille.

Je rajouterai qu’elle n’a pas besoin d’être techniquement parfaite car c’est comme pour les gens, la beauté est aussi à chercher à l’intérieur .

 

 As-tu un " rêve " photographique ? J'entends par là, une photo que tu rêverais de faire. 

Je n’ai pas vraiment de rêve d’une photo mais l’espoir de réussir un jour certaines prises de vue qui me tiennent à cœur comme par exemple arriver à saisir parfaitement une image de tendresse et d’amour entre deux êtres, pas nécessairement des humains d’ailleurs.

Mais par contre un fantasme oui ! : j’aimerais passer un peu de temps dans la peau d’un photographe célèbre et talentueux qui a un carnet d’adresses de modèles suffisant pour laisser libre cours à sa créativité, et avec les moyens en matériel qui vont avec…  mais pas du tout  un fantasme sexuel hein !

 

Tu es inscrit sur le forum photo depuis le 25 décembre 2019. C'est ton cadeau de noël ?  Plus sérieusement, qu'est ce que t'apporte le fait de participer à un forum ? 

Je suis venu comme certains que je retrouve sur ce site suite à la fermeture d'un autre lieu de partage de photos et j'ai été attiré par l'ambiance sympathique qui règne sur ce forum . Pour moi la photographie a toujours été un amusement et je ne me sentirais pas bien dans un forum où les gens se prennent au sérieux .

J'ai mis des années à me décider à faire voir mes photos car pour moi c'est me dévoiler, toutes mes images sont faites pour moi-même à des moments correspondant à mes états d'âme . Et puis je considère rarement avoir fait une bonne photo donc un forum est en quelque sorte pour moi une thérapie, oser montrer mes images, les donner à l'appréciation d'inconnus .

Je viens sur un forum aussi pour partager du savoir-faire que j'ai acquis au fil de mes années de pratique et de mes essais dans tous les domaines de la photo. Sans oublier d'en profiter aussi pour apprendre au contact des autres car on en a toujours à apprendre, moi en tout cas ... J'en profite pour dire que j'apprécie les participants qui disent comment ils ont fait telle ou telle photo et aussi ceux qui posent des questions, ont envie de progresser au contact des plus aguerris.

J'espère retrouver ici l'occasion de nouer des liens amicaux avec des personnes partageant la même passion dans la bonne humeur  et aussi parler à travers les images d'autres choses que de photo, sans autre tabou que le manque de respect...

 

Quelle est ta philosophie de vie ? 

Philosophie de vie, une expression qui pourrait nous mener dans un long débat alors je parlerai plutôt de ce que j’appelle mon art de vivre, ce qui est déjà un peu plus restrictif. Encore faut-il que je donne ma vision de l’art de vivre : pour certains c’est la quête du bonheur absolu, pour un autre ce sera ne plus souffrir, ou d’autres avoir accompli l’œuvre de leur vie, etc...

Pour moi l’art de vivre, c’est d’abord mettre en cohérence ses idées et sa manière de vivre, en toute éthique. Pour un contre-exemple, je citerai ceux qui disent soutenir un discours sur l’écologie et qui le plus souvent possible prennent l’avion pour aller visiter des pays à l’autre bout du monde... cherchez l’erreur …

Vivre c’est décider à tout moment du meilleur parmi un éventail de choix et de faire les choses bien, c’est-à-dire par et pour ce qu’on estime être le bien selon ses valeurs.

J’ai toujours envie d’élargir mes horizons mais tout en pensant à la place que je tiens dans mon monde et dans la nature, pas que je sois un écolo pur et dur mais je suis conscient que c’est ma génération qui a mis la planète dans cet état.

J’essaie d’être quelqu’un d’ouvert, de tolérant, mais tolérance ne veut pas non plus dire laxisme, opposé à toute violence mais aussi à la lâcheté, et l’hypocrisie est un défaut que je supporte mal ( par tact je ne dis pas toujours ce que je pense, mais jamais une chose que je ne pense pas ).

Pour faire court, j’essaie de me faire une tranquille petite vie de retraité en me faisant plaisir raisonnablement et la photo est en quelque sorte mon lâcher prise qui me sort des tracas de la vie car quand mon œil est collé au viseur plus rien d’autre ne vient troubler mon esprit.

 

En cette période assez particulière, nos certitudes sont bousculées. Comment la vis-tu ? Quelle est ton opinion sur tout cela ?

Aïe, la question qui tue et le sujet à éviter dans les réunions de famille par exemple !

Je vais quand même répondre brièvement, sans trop me mouiller car c’est un sujet qui peut très rapidement dériver et passer dans le registre des convictions politiques, donc je vais rester le plus possible objectif.

J’ai l’impression d’être devenu le vieux qui me faisait rire quand j’étais jeune si je dis que depuis les années 80, je sens la société évoluer dans un sens qui m’inquiète. « Vous êtes sur la pente savonneuse » nous disait avec emphase un prof de technologie et ça me fait encore sourire.

Les gens me paraissent être devenus individualistes, ne plus se préoccuper que de leur bien-être matériel, d’être devenus impatients, de ne plus supporter de devoir attendre pour avoir ce qu’ils désirent et de plus les désirs montent en gamme…

Mais je ne leur jette pas la pierre car les pensées sont formatées par les médias de tout poil et il est difficile de résister au matraquage qui passe par tous les moyens de communication, à commencer par la télé avec les émissions, les reportages et les films qui sont faits pour insidieusement ancrer des idées dans ceux qui les suivent. Je vais donner un exemple de ce qui se passe en ce moment : le covid 19 crée de sérieux problèmes pour les hébergements de vacances et bien les constructeurs de camping-cars y vont à plein tube pour l'information dans les médias. Ben oui c’est vrai ça, dans le camping-car on ne risque rien, on est protégé des contaminations ! Sauf qu’un véhicule pareil, ça coûte une blinde ! Mais ça va marcher, j’en suis persuadé car les banques feront plus facilement un crédit à un acheteur de ce genre de produit qu’à une petite entreprise qui risque de couler sans un apport de trésorerie pour passer le cap de la crise en cours.

Le phénomène n’est pas nouveau, la pub existe depuis longtemps mais elle est devenue plus pernicieuse, plus sournoise, elle est maintenant le fruit de la recherche sur les comportements humains à diverses sollicitations. Non, je ne soutiens pas les théories de complot mais je suis très vigilant concernant tout ce qu’on nous prépare psychologiquement à avaler.

Comme beaucoup, j’ai l’impression qu’on nous ment en permanence et en finalité les gens finissent par se mentir à eux-mêmes et advienne que pourra.

Un phénomène qui me préoccupe beaucoup : c’est l’importance que devient le groupe bien connu de vente par internet. Si les gens ne réagissent pas rapidement, ce géant aura le monopole du marché de tous les biens de consommation, et qui dit monopole… C’est vrai que c’est la facilité, on a besoin d’un produit, on va le trouver chez eux d’un click et on l’aura reçu dans les deux ou trois jours et souvent à moins cher mais pas toujours. Et tant pis pour les magasins de vente et leurs employés et plus indirectement tant pis pour les fabricants qui ne sont pas retenus par cette société. En ne faisant pas l’effort de chercher ailleurs, on condamne toutes ces entités qui elles, respectent les droits des travailleurs. J’ai bien peur qu’il soit trop tard car déjà cette hydre tentaculaire est devenue plus puissante que les gouvernements et échappe à toutes les lois et même défie les gouvernements, nous en avons un parfait exemple en France.

Allez, j’arrête, tout n’est pas si noir car il y a encore de l’entraide dans notre pays, de la reconnaissance, je parle pour les personnels soignants. Quoique j’attends de voir comment réagiront les gens qui acclamaient tous les soirs les personnels hospitaliers quand ils défileront dans la rue et les empêcheront d’aller au boulot ou se promener… j’espère me tromper mais je ne suis pas persuadé de la mémoire collective…

Et zut, vous allez croire que je suis un pessimiste, mais non car il y a des jeunes qui se rendent compte de ce qui se passe , ils ne sont pas plus cons que les vieux les jeunes et puis franchement ma génération n’a pas fait partie des plus malins, tout ça nous l’avons laissé s’installer et le pire c’est que parfois en connaissance de cause  !

 Pour ne parler que du confinement, j'ai la chance d'avoir  un petit  jardin et des petits commerces à proximité que j'ai toujours fait travailler donc finalement je l'ai bien supporté... Mais bon il était temps que ça s'arrête ! 

J'ai une grande reconnaissance pour tous ceux qui ont continué à travailler pendant cette période pour nous permettre de vivre décemment et bien sûr à tous les personnels soignants au péril de leur vie et ils l'ont payé cher... 

 

Je ne peux qu'être d'accord avec toi. Avant de te laisser repartir faire de la photo, j'aurais aimé savoir si tu avais d'autres passions ?

 

Ah les passions… dire que j’ai des passions n’est pas totalement vrai, disons que j’ai vécu dans ma vie des passions exclusives comme toute véritable passion, alors je vais dire que depuis que je suis à la retraite, je vis ma passion de la photographie à presque 100 % . J’ai eu dans le passé une grande passion pour la moto, à tel point que je n’ai passé le permis voiture que très tard, à la naissance de mon second enfant, c’était lui ou un side-car… C’est la raison et mes problèmes articulaires qui ont  étouffé cette passion qui est devenue secondaire si je puis dire. La raison est venue il y a une dizaine d’années, après une balade à moto avec mon fils qui me suivait sur la sienne et qui, lors d’un petit arrêt après avoir enroulé des petits virolos me dit " t’es dingue papa !  t’as vu comment tu prends des risques ? j’ai failli me vautrer plusieurs fois à te suivre !! " . Ce jour-là j’ai compris qu’il était temps que j’arrête car jamais je ne saurai me discipliner à rouler comme un papy, ma femme qui ne voulait plus monter à moto avait raison .

Puis il y a eu aussi la pêche à la ligne en rivière, la pêche au coup avec des cannes dépassant les 14 m et la pêche à la mouche. Paradoxalement, arrivé à la retraite je n’ai plus eu le temps ni l’envie de m’y adonner à fond, sans doute pas envie de ressembler à un retraité…

La lecture et le cinéma font partie de mes passions secondaires. Le cinéma exclusivement en salle car j’adore l’ambiance étouffée qui y règne, les réactions du public, le partage des émotions qu’on sent palpables. En ce moment je me contente du petit écran… pfff

Pour la lecture, pas de polars à part juste les livres de Fred Vargas, avec une préférence pour les romans historiques mais aussi pour les auteurs poétiques et bien sûr la littérature photographique. Par périodes je rassemble des petites notes rédigées sur des bouts de papier à la volée pour en faire des poèmes.

Et puis je passe pas mal de temps à étudier sur tous les domaines car mon rêve serait de posséder le savoir universel, mais à mon grand regret la mémorisation a de plus en plus de mal à suivre…

Et bien sûr je profite un maximum de mes quatre petits-enfants que je regarde grandir  avec bienveillance en me disant que les années passent bien vite …

 

Il ne me reste qu'à te remercier d'avoir accepté de répondre à ces questions. Veux-tu ajouter quelque chose pour les membres et les visiteurs qui te liront ?

Tout d'abord merci à toute l'équipe qui a créé ce site sympathique et l'anime tous les jours, ce qui est à souligner car c'est rare .Et il faut aussi remercier les photographes qui partagent leurs photos et prennent le temps de commenter celles des autres en toute sympathie . Souhaitons que cet état d'esprit dure encore longtemps pour le plaisir de tous.

 

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