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Interview de Skeudenner Octobre 2020


F2P

En ce mois d'octobre 2020, je vous propose d'en apprendre davantage sur un talentueux photographe humaniste, Skeudenner, l'un de nos membres. 

Si il nous présente souvent des photographies de rue en noir et blanc, il est également adepte des prises de vue de monuments et de paysage ou même d'œuvres d'art.

Un grand merci à lui d'avoir accepté cette interview et de sa participation active au forum photo. 

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Bonjour Skeudenner. Tout d'abord, je tiens à te remercier d'avoir accepté cette interview qui sera, j'en suis sure, très intéressante. Peux-tu te présenter un peu à nous et nous expliquer l'origine de ton pseudo ? 

 

Bonjour, Je m'appelle Yann, ce qui est très original pour un breton, je vous le concède. Je réside en Bretagne, dans le pays Vannetais bien qu'étant originaire de Cornouaille ; la Cornouaille bretonne et la Cornouaille britannique ont en commun, à l'origine, le même peuple celte des Cornovii. Mon pseudo " Skeudenner " vient de la langue bretonne, et signifie " faiseur d'images ", ce qui n'aura pas échappé à mes amis bretons du forum.

Après une carrière longue et enrichissante de conseil auprès des entreprises, je profite pleinement de ma retraite pour m'adonner à mes passions, dont la photographie.

 

Parlons-en de la photographie. Depuis quand en fais-tu ? Comment t'es venue cette passion ?

 

Mon premier appareil photo fut un cadeau de mon parrain, il s'agissait d'un " Kodak Brownie Flash ", un cube noir en bakélite avec un viseur de poitrine, deux vitesses : instantané et pose, alimenté avec des films de format 6X6 de 12 poses, il comportait également un énorme flash à ampoules (capricieuses). J'appris alors les premiers rudiments de la photographie avec les yeux d'un enfant qui venait d'atteindre "l'âge de raison" ; hélas ! ma joie fut de courte durée, car le budget familial ne prévoyait pas le coût des pellicules et encore moins celui du développement des photos. Cet appareil était la version française du Brownie Hawkeye Flash, la version américaine avec flash du Brownie Hawkeye qui avait vu le jour la même année que moi ; une facétie du destin sans doute...

J'ai renoué avec la photographie bien des années plus tard, lors de mon installation pour des raisons professionnelles dans une petite ville de province. Je décidais alors de m'inscrire dans le club local de photographie. Un des animateurs et son épouse, devinrent rapidement des amis de la famille. Il me transmit à la fois sa passion et ses connaissances en photographie, à tel point que cela devint quasiment une occupation à plein temps pendant nos loisirs. Les nombres guide, le choix des focales et des vitesses d'obturation, l'art du posemètre, la sensibilité des films et de leur bon usage, tout cela n'eut plus de secret pour nous très rapidement, grâce aux week-ends et aux soirées prolongées. Il en fut de même pour le "labo", sa lampe rouge, le choix des bains et des papiers, les lampes d'agrandisseurs qui grillent et les odeurs des bains, sans oublier le coup de gueule quand "un visiteur impromptu" ouvrait la porte malencontreusement ! Je compléterai ma formation, un peu plus tard , avec un vieux briscard dans la salle de tirage d'un grand quotidien qui publia plusieurs de mes reportages. Cela ne fit qu'augmenter une passion déjà brûlante.

 

Tu es nostalgique de l'argentique ? 

 

C'est une question complexe à laquelle il m'est impossible de répondre d'une manière tranchée, le rationnel s'opposant à l'affectif en ce qui me concerne. Ma période argentique me renvoie tout d'abord à l'enfance, à l'émerveillement devant ces images qui permettaient de conserver pour des années des moments furtifs, des visages de personnes aimées, et puis celui de les voir apparaître sur la feuille de papier plongée au fond du bac de révélateur. Ensuite est venue cette période de complicité avec mon ami JC, l'apprentissage des techniques, le mélange d'admiration et de fascination pour les photographes illustres qui nous faisaient rêver, ce qui nous donna rapidement le goût du reportage. Ce fut l'occasion d'un autre apprentissage, car le reportage à la période de l'argentique avait des exigences que le numérique gommera, mais en partie seulement grâce aux avancées technologiques . Alors, oui, toutes ces photos de grands reporters et d'humanistes, réalisées parfois dans des conditions très difficiles, m'ont donné l'envie de me confronter à la réalité du terrain, et d'apprendre de nouvelles techniques de prise de vues. Tout cela, à bien y regarder, relève du domaine de l'affectif, car le numérique m'aurait certainement permis de faire la même chose et avec plus de facilité, et ça c'est le domaine du rationnel. On peut, peut-être, nourrir quelque nostalgie quant au rendu des images argentiques au regard de celles produites par le numérique, mais les possibilités de traitement en numérique ont réduit considérablement la réalité de cette perception des choses. À ce propos, je suis toujours empli d'une grande perplexité, lorsque je vois des passionnés de l'argentique passer par le numérique pour exposer leurs images à la vue du public.

D'un point de vue purement pratique, il ne peut y avoir de place pour la nostalgie, le numérique a contribué à simplifier considérablement la vie des photographes, pour peu que l'on se soit donné la peine de consacrer le temps nécessaire à en maîtriser sa spécificité. 

 

Justement, l'arrivée du numérique... Qu'est ce que tu en penses ? Tu n'as pas l'impression que de nos jours, tout le monde se croit photographe ?

 

 Pour quelqu'un comme moi qui ai fait ses premières photos au "Brownie", ses  premières vraies expériences photographiques avec le Minolta SRT 101, lequel fut remplacé rapidement par un Nikon FE, j'ai abordé l'ère du numérique non sans une certaine appréhension.

Cette nouvelle façon de faire de la photo, du fait des évolutions technologiques, a mis à la portée de tout le monde la possibilité de photographier tout, à n'importe quel moment, d'en voir immédiatement le résultat, et de l'envoyer dans l'instant à n'importe quel destinataire, fût-il à l'autre bout du monde. C'est une autre dimension dans la réalisation des images, on est passé du "temps de l'attente" au "temps court", et cela n'a pas été sans conséquence sur la pratique et les résultats obtenus.

Le fait de pouvoir "mitrailler" sans retenue pour un coût devenu dérisoire, les pellicules ayant été remplacées par des cartes mémoires, chacune d'elles représentant des dizaines de films argentiques, ajouté aux traitements plus ou moins automatisés, et sophistiqués, des appareils photo, tout ceci a engendré une frénésie du déclencheur et un déferlement d'images de valeurs très inégales. C'est cette abondance d'images, couplée à la démocratisation d'internet et des médias sociaux, qui a banalisé la pratique photographique. Toute évolution technologique entraîne derrière elle des conséquences, plus ou moins prévisibles et souhaitables, elles ne furent pas les mêmes selon la position des uns et des autres dans le "petit monde de la photo", ce qui est certain, c'est que ce fut une véritable révolution pour tout le monde !

La qualité intrinsèque des photos s'est sensiblement améliorée, et les possibilités du traitement numérique ont permis des modifications jusqu'alors impossibles, mais aussi parfois excessives. Les prises de vue argentiques nécessitaient beaucoup d'anticipation, et une grande application dans les choix des réglages et des cadrages. Le rapport à l'image s'est vu considérablement modifié offrant une plus grande souplesse, notamment la possibilité de voir immédiatement le résultat d'une prise de vue, et donc d'en faire plusieurs de la même scène, d'en modifier l'aspect, de s'affranchir des limites de sensibilité de la pellicule argentique, tout cela a suscité de nouvelles vocations de chasseurs d'images, mais il y a une contrepartie à l'accession au numérique, c'est la nécessité de se former à l'utilisation des nouveaux outils pour en tirer la quintessence, et ce n'est pas le plus facile ! Pour ma part, si je n'ai pas rencontré de vraies difficultés lors de l'utilisation des appareils photo numériques, par contre l'acquisition des connaissances nécessaires à celle des logiciels de traitements numériques m'a demandé des heures et des heures d'apprentissage, voire des journées, pour bien comprendre les procédures et les fonctionnalités ; les très nombreux tutoriels proposés en ligne m'ont été d'un grand secours dans ce domaine.

Est-ce que tout le monde, aujourd'hui, se croit photographe ? C'est une excellente question, mais il n'est pas possible d'y répondre sans avoir précisé, au préalable, le sens que l'on entend donner à ce terme que je trouve très générique. Toute personne munie d'un appareil photo, et ce quelque soit ses compétences, est par nature photographe. La distinction va se faire par l'usage, la destination, et la qualité, au regard des principes de base, des images produites ; nous pourrions, à ce stade, distinguer les "amateurs" et les "professionnels, ce qui serait une manière simpliste de différencier les photographes. C'est à mon sens plus complexe, car c'est dans la conception même de l'usage que va s'opérer la diversité de la pratique photographique. Certains se contenteront de faire des photos souvenirs d'un moment particulier en famille, en voyage, entre amis... d'autres rechercheront à produire des images à valeur artistique, documentaire, de communication... Les buts à atteindre sont incomparables, et nécessitent une totale adéquation entre les moyens et les connaissances dans le second cas, alors que l'approximation pourra suffire dans le premier cas. Pour tenter malgré tout de répondre à ta question, je pense, du fait de l'extrême banalisation de la pratique de la photo et du concours des plateformes d'hébergements, que beaucoup de personnes s'imaginent en photographe accompli, cependant il me semble que, pour être vraiment un photographe, la passion, la curiosité, la sensibilité et le coup d’œil sont plus importants que le matériel dernier cri, c'est ce qui a fait la réputation des grands maîtres du 8e art !

 

Parlons de toi, en tant que photographe. Qu'est ce qui t'intéresse ? Comment travailles-tu ? 

 

Bien ancré dans mon identité bretonne, j'ai ressenti le besoin de découvrir d'autres cultures ce qui m'a amené à parcourir le monde. Les voyages vers des destinations choisies pour leurs cultures ancestrales, et même millénaires, comme l'Égypte, l'Asie, l'Amérique centrale ou l'Amérique latine, ont nourri ma curiosité, mon besoin d'aller à la rencontre des gens, de découvrir leur mode de vie. Se rendre compte par soi-même, sur le terrain, chez les gens, des différences et les partager, c'est à mon sens la véritable école de la vie.

 Ces endroits, ces moments précieux, car uniques, j'ai voulu les conserver en mémoire et les figer dans le temps, la photographie m'a permis de le faire. Ce que j'ai appris par la pratique du photojournalisme m'a considérablement aidé et m'a permis d'avoir une certaine aisance lors des prises de vue ; cet aspect des choses est très précieux, car il est très difficile de nouer le contact humain avec un inconnu si vous avez le nez dans les fonctionnalités de votre appareil.

Si je devais qualifier le genre photographique qui a ma prédilection, je dirais "la photographie humaniste", essentiellement en noir et blanc, c'est celle qui aiguise la curiosité, qui met tous vos sens en éveil pour être attentif aux couleurs, aux costumes, aux odeurs, aux situations, elle impose l'improvisation, l'anticipation, et demande une part de chance. Ce style de photographie ne nécessite pas de partir à l'autre bout du monde, il peut se pratiquer à côté de chez soi, avec probablement plus de facilité puisqu'il n'y a pas la barrière de la langue, mais aussi, assez souvent, avec plus de réticence de la part des sujets que vous souhaitez photographier.

 En pratique, il est plutôt conseillé d'utiliser un matériel suffisamment léger pour ne pas être éreinté au bout d'une heure ou deux, aussi je me contente d'un boîtier reflex et d'un ou deux objectifs (en général un zoom et une focale fixe 35mm), pas de flash ni de pied, le premier ne me serait vraiment utile que dans des lieux où il est interdit, le second est trop encombrant, je le remplace par "la débrouille" ! Il y a un autre aspect non négligeable dans la pratique de ce style de photo, c'est la manière d'obtenir l'accord de la personne que l'on envisage de photographier ? Je n'aime pas le concept de la "photo volée", l'idée même me dérange, car c'est se priver du contact humain et c'est un manque manifeste de considération à l'égard de la personne que l'on veut photographier, or j'ai une forme de sympathie naturelle pour mes "modèles", quels qu'ils soient, je visionne même les photos que je viens de faire avec eux. Il faut être visible, et manifester son intention sans ambiguïté, l'accord viendra tout naturellement soit par un acquiescement plus ou moins manifeste de la personne, ou du fait de son indifférence, le refus laissant rarement place au doute ! 

J'aime aussi la photographie des œuvres d'art, des monuments, et des paysages que je traite plutôt en couleur malgré ma préférence pour le noir et blanc. Il y a des domaines qui suscitent mon intérêt, mais que je ne pratique pas comme la macrophotographie, l'astrophotographie, le portrait en studio, et d'autres que j'ai pratiqués occasionnellement comme la photo de sport.

Le post-traitement est l'autre facette de la pratique de la photo numérique, surtout pour ceux qui comme moi ne travaillent qu'en NEFs ( RAW ). C'est une occupation solitaire, prenante, et laborieuse en ce qui me concerne ; je peux refaire plusieurs fois le traitement d'un fichier, si je ne suis pas satisfait de mon travail, ce qui est fréquent. C'est une exigence que je m'impose, moralement par égard pour celles et ceux qui ont accepté d'être photographiés, et aussi parce que c'est le seul moyen pour progresser ; la meilleure stimulation c'est le doute et l'insatisfaction. C'est également une motivation pour explorer de nouvelles pistes, avec plus ou moins de bonheur.

 

De nos jours, qu'est ce qu'un bon photographe pour toi ? 

 

C'est une bonne question à laquelle il est difficile de répondre. Suivant la situation dans laquelle il se trouve, la réponse peut différer ; un photographe qui exécute un reportage devra ramener les images nécessaires à l'illustration de celui-ci, et ce même si la qualité n'est pas optimum en raison de conditions difficiles, si la mission est menée à bien, c'est un bon photographe, et il en sera de même pour toute commande spécifique, où la qualité est requise, et où il faut faire abstraction de ses goûts personnels.

Dans tous les cas, l'humain supplante la technique, même si elle est nécessaire, pour être un bon photographe, il faut être passionné, il faut de la curiosité, il faut avoir de la sensibilité, il est nécessaire d'être très observateur, souvent patient et persévérant ; les meilleurs boîtiers du monde ne remplaceront jamais les qualités humaines. Ces prérequis une fois posés, en fin de compte, ce seront les photos qui feront "le bon photographe" au regard des autres, chacun pouvant se considérer ainsi selon ses propres critères.

 Est-ce aussi simple ? Certes, non, car si les photos reflètent bien le travail de l'auteur, ce sont les observateurs qui jugent avec leurs propres connaissances de la pratique photographique, bien souvent sommaires, et surtout avec leur ressenti, et fort heureusement tout le monde n'a pas le même, ce qui fait que "le bon photographe" de l'un peut être "le mauvais photographe" de l'autre, c'est la loi de l'affect.

Pour conclure, je dirais qu'un bon photographe, aujourd'hui comme autrefois, c'est celui qui a une bonne connaissance technique, qui sait " écrire " des histoires avec la lumière, et qui sait capter l'instant décisif. À l'ère du numérique, le meilleur preset pour faire une bonne photo , c'est l'âme du photographe.

 

Oublie tout ce que tu as vu ailleurs et parle-moi des photographies postées sur le forum. Quel genre de critique photo es-tu ? Qu'est ce qui prime pour toi ?

 

Tous les genres photographiques sont abordés, ou presque, et fort heureusement répertoriés dans des rubriques distinctes, cela facilite les choses pour le visiteur intéressé par un sujet particulier. Les photos proposées sont dans l'ensemble de bonne tenue, les faiblesses des unes étant largement compensées par la grande qualité des autres. Certaines sont très élaborées, leurs auteurs faisant preuve d'une grande maîtrise technique, et de recherche dans la construction de leurs images, d'autres sont plus instinctives, plus spontanées, en privilégiant la capture de l'instant. J'ai vu également des photographes mal assurés dans leur pratique, à la recherche d'avis ou de conseils, venir soumettre leurs images, et découvrir parmi celles-ci des pépites.

Je ne sais pas comment sont perçus mes commentaires, je préfère le terme de commentaire, car je ne m'estime pas qualifié pour critiquer le travail des autres, mais ils sont toujours formulés avec objectivité, et avec le souci d'apporter aux autres l'aide que j'ai reçue en d'autres temps. Mes commentaires auront pu, malgré tout, paraître excessifs, ou trop pointilleux, aux yeux de certains, j'en suis bien conscient, à ma décharge, je répondrais que je suis bien plus excessif dans mes exigences à mon endroit, c'est le seul moyen pour progresser. Cela étant, je module mon propos selon la personne à qui je m'adresse, et toujours en essayant  que celui-ci soit constructif ; le but étant d'encourager, avec des conseils ou des compliments, et non l'inverse. Avoir une certaine pratique n'induit pas que l'on est qualifié pour critiquer, mais seulement que l'on peut partager sa petite expérience, c'est ma démarche. Il ne faut pas perdre de vue non plus que l'affect rentre pour une grande part dans notre manière d'apprécier les photos, et par conséquent qu'il influence notre perception des choses, le choix du traitement, de la lumière, de la couleur... tout le monde subit son influence! 

Je pense qu'il convient de différencier "les belles photos" des "bonnes photos", les premières attirent le regard par leur caractère esthétique, alors que les secondes, en plus de leur aspect esthétique, sont chargées de sens, portent un message, invitent le lecteur à la réflexion, c'est ce style de photo qui prime pour moi.

 

On vit une période un peu particulière, quel est ton regard là dessus ? 

Je vis cette période en essayant de m'adapter aux circonstances, en recherchant des compromis entre ce que je voudrais faire et ce que je peux réellement faire, c'est compliqué, c'est frustrant, et pourtant c'est nécessaire. Entre les interdictions, les restrictions, et les gestes sanitaires, l'espace de liberté s'est vu réduit comme une peau de chagrin, il n'y a d'autres choix que de patienter et de faire tout son possible pour que la situation redevienne normale le plus tôt possible, et que cessent cet horrible comptage quotidien des victimes et celui des  désastres !

 

Qu'est ce que t'apporte ta participation au forum photo ? 

 

C'est un forum convivial, et ce n'est pas courant, il me rappelle un autre forum, disparu brutalement, que fréquentait la bande à PP, on peut y échanger des idées, des avis, des techniques de travail, c'est très enrichissant. Cela me donne l'occasion de voir beaucoup de photos dans des domaines très différents, dont ceux que je ne pratique pas, et qui mériteraient que je m'y intéresse.

Les sujets abordés dans les fils proposés sont suffisamment nombreux et variés pour que chacun de nous puisse y trouver son bonheur, régulièrement je consulte de nouvelles rubriques qui m'apportent des informations intéressantes, y compris dans les plus ludiques.

Les photos publiées sont dans l'ensemble d'un très bon niveau, c'est une incitation à surveiller sa propre production, et ce ne peut qu'être bénéfique. J'ai constaté également un vrai phénomène d'émulation entre les participants.

 Il y a des relations qui se nouent entre photographes selon les affinités, c'est sympathique, et cela contribue à la bonne ambiance générale ; le staff y est très attentif, et particulièrement réactif, c'est une excellente chose.

 

La photo de rue semble être un de tes domaines de prédilection. Peux-tu nous en parler ? 

Ce domaine a largement ma préférence depuis très longtemps, j'ai été indéniablement  influencé par le photojournalisme que j'ai pratiqué pour un quotidien pendant des années, on y retrouve, plus ou moins, les mêmes habitudes, à ceci près tout de même, le "sujet" peut surgir à n'importe quel moment, il faut par conséquent être toujours prêt à déclencher. La photo de rue, c'est avant tout saisir la vie au quotidien, des moments fugitifs, des témoignages d'instants particuliers, même anodins, mais qui s'inscrivent dans un contexte propice à réaliser "une image de vie", sans mise en scène. J'aime nouer des contacts éphémères avec des personnes inconnues qui m'acceptent pour un court moment dans leur quotidien routinier, que ce soit d'une manière explicite, tacite, voire indifférente, mais sans interrompre pour autant leur activité du moment. Dans mon esprit, tout doit se dérouler naturellement et de façon instinctive, je dois être visible de tout le monde et savoir me faire oublier ; par exemple, pour la photo sur l'ivoire végétal, je me suis approché pour regarder comment travaillait cet artisan, et pour observer ses gestes, avant de prendre des photos, entretemps il avait "oublié" ma présence et restait concentré sur son délicat travail, rien n'est posé, tout est fait dans la continuité. La photo du groupe de femmes en Inde a été réalisée sans qu'elles changent d'attitude par rapport à l'instant précédent, alors que j'étais encore loin d'elles, quelques sourires de part et d'autre et je déclenche. Je préfère cette démarche à la pratique de la "photo volée", je ne suis pas un paparazzi, et je n'ai aucune appétence pour cette manière de procéder que je trouve hypocrite, il n'y a aucune raison de se cacher, la photographie n'est pas une pratique honteuse, si la personne refuse, cela m'est arrivé, très rarement, elle est dans son droit, je l'accepte bien volontiers et avec le sourire, car c'est ma façon de m'excuser de l'avoir dérangée. Il y a quelque chose de palpitant à parcourir les rues pour y quêter l'imprévu, saisir le fugace, l'œil en éveil, en restant attentif aux mouvements, aux attitudes, aux situations, dans l'attente de ce quelque chose qui va provoquer l'émotion et le déclic, c'est un cocktail de patience et de hasard.

Je voudrais aussi parler des réactions, des réticences, et des limites dans la pratique de la photo de rue ; ce n'est que mon point de vue sur la question que d'autres percevront peut-être, sûrement d'une façon différente.

Les réactions, pour la plupart des gens, quand on évoque le sujet avec eux, ils pensent que c'est une "forme d'agression", en s'accaparant leur image à leur insu, cela provoque ipso facto des réticences, ce qui, par méconnaissance du sujet et par l'abus de certaines pratiques, peut se comprendre. Quelqu'un qui repère un adepte de la "photo volée" est parfaitement en droit de se poser des questions sur les intentions de "son paparazzi" ; d'autres photographes, à l'inverse, n'hésitent pas à venir très près, trop près, de leur sujet, cette pratique  “ in your face ” n'est pas plus élégante.

Ce que je trouve déroutant malgré tout, c'est que des millions de photos sont déversées tous les jours sur des réseaux sociaux divers et variés, mettant en scène des quantités de personnes dans toutes les situations, même les plus scabreuses, et que parmi ces " posteurs " nombre sont ceux qui sont prêts à critiquer " la photo de rue ", c'est tout de même paradoxal ! Au nombre des contradictions, il en est une d'importance, c'est de constater que pour une pratique autant décriée, elle est de celles qui attirent le plus grand nombre de visiteurs dans les expositions qui lui sont consacrées. 

Il n'est pas possible de parler de cette discipline photographique sans évoquer l'aspect mercantile, certains individus lambda photographiés pouvant s'imaginer que leur image va être commercialisée et rapporter ainsi beaucoup d'argent au photographe, c'est une chimère ; au mieux, admettons que cela relève de l'exception, et encore, pour un photographe reconnu bien souvent sur le tard.

Le photographe de rue ne fera pas fortune, ce n'est pas son but, c'est un passionné, qui plus est utile par la valeur documentaire de ses images témoignant de la vie des gens, de son époque, il participe à la photothèque du quotidien des anonymes ; à ce titre, c'est une contribution à la fois sociale et culturelle, ce seront les archives de demain. N'a-t-on pas toujours un grand plaisir à voir et revoir ces photos des temps passés ? Le fait que de nombreuses expositions, et de nombreux ouvrages  lui soient consacrés, que des prix soient remis aux auteurs du genre, indique indéniablement qu'il y a un public important intéressé par la photo de rue. 

Il peut être utile de s'attarder sur des règles de droit et de bon sens :

- Créer une image documentaire ou artistique, dans l'espace public, ne doit en aucune manière causer du tort aux personnes photographiées.

- On peut photographier librement dans l'espace public, dans le respect des personnes, par opposition à l'espace privé. Dit autrement, le droit à la création artistique prime sur le droit à l'image dans l'espace public tant qu'il n'y a aucun tort de causé à quiconque. (cf. Cour d'appel de Paris 5 novembre 2008)*

- Informer les personnes et demander leur autorisation si un usage commercial est envisagé.

En guise de conclusion, et en résumé, je dirais que la photographie de rue requiert des qualités humaines pour aller au contact des gens, demande de la passion, de la curiosité, de la sensibilité, le sens de l'anticipation, de bons réflexes et des automatismes auxquels s'ajoute une bonne connaissance de son matériel .

*« le droit à l’image doit céder devant la liberté d’expression chaque fois que l’exercice du premier aurait pour effet de faire arbitrairement obstacle à la liberté de recevoir ou de communiquer des idées qui s’expriment spécialement dans le travail d’un artiste, sauf dans le cas d’une publication contraire à la dignité de la personne ou revêtant pour elle des conséquences d’une particulière gravité »
(CA Paris, 5/11/2008, 06/03296, I. de C. c/ Gallimard).

 

tu es passionné et passionnant. Ça donne envie de s'y mettre tout ça. Pourtant, on a souvent l'impression qu'en France, c'est plus difficile de pratiquer la photo de rue que dans d'autres pays, non ? 

 

C'est une réalité qui s'est construite dans les dernières décennies, auparavant les photographes ont joui d'une totale liberté pour exercer leur talent dans la rue, fort heureusement sans quoi aucune photo d'Henri Cartier-Bresson ou de Robert Doisneau n'aurait pu être publiée !

Dans le pays des Lumières et de la Liberté, c'est tout de même paradoxal d'être confronté à des difficultés et des contraintes que vous n'avez pas dans un pays comme la Chine, ce n'est qu'un exemple parmi une litanie, mais particulièrement représentatif. L'origine des problèmes attachés à la photo de rue est liée à l'apparition du droit à l'image, laquelle est difficile à situer sans véritable référence temporelle autre que les principes fondamentaux du droit, du nécessaire respect dû à la vie privée (1803, article 9 du Code civil), et des jurisprudences successives ; la pratique de la photographie du quotidien c'est le reflet de ce qui est au vu et au su de tout le monde, encore un paradoxe !

Une culture procédurière importée des États-Unis, il y a une vingtaine d'années, associée à des pratiques douteuses de paparazzi, et à la banalisation de la photographie ont créé un climat de défiance qui a fini par dégrader les relations entre les photographes, amateurs et professionnels, et le public. Ce phénomène si perceptible en France, l'est beaucoup moins, voire totalement absent, dans des pays étrangers. J'en veux pour exemple ma présence au Myanmar en novembre 2010, le 7 ce sont les élections dans un contexte politique difficile, j'ai circulé le plus librement du monde, mon appareil photo à la main, et j'ai fait toutes les photos que je voulais sans aucune contrainte, et sans le moindre contrôle au cœur de Rangoon ! J'ai en mémoire une série de photos réalisées à Paris en 2010, dans le quartier de la gare de l'Est, sous des regards soupçonneux de personnes s'interrogeant sur mes intentions. Même si les cultures sont très différentes, les mentalités ont évolué, et pas dans le bon sens à la différence des pays asiatiques ou d'Amérique centrale, pour ne citer que ceux-là parmi bien d'autres, où les gens sont davantage préoccupés par leur quotidien que par leur ego, la situation de précarité les inquiète bien plus que le droit à l'image qui se résout par un acquiescement ou un refus immédiat ; c'est plus sain et plus humain comme attitude, de mon point de vue.

Au train où vont les choses, on peut se poser la question de l'héritage visuel de la France dans les décennies à venir ; d'aucuns répondront qu'il y a Facebook, Instagram et consorts, oui ce sont les réceptacles habituels des stakhanovistes du pixel, mais est-ce vraiment ce que l'on souhaite laisser comme témoignage de notre époque ? Toujours dans le registre des absurdités et des contradictions, en France celui qui se présente avec un appareil photo à la main, ou autour du cou selon les goûts de chacun, est assimilé à un professionnel par nature, la même personne munie d'un "photophone" n'attire pas l'attention, quelle qu'en soit la qualité, il s'agit dans les deux cas d'outils destinés à la production d'images me semble-t-il !

Dans ce pays, comme ailleurs, pour pratiquer la photo de rue, avec plaisir et sérénité, il faut de l'éthique et de la sympathie à l'égard des sujets photographiés, il est indispensable de savoir si, soi-même, on accepterait d'être pris en photo dans la même situation, et de la voir publiée sous une forme ou une autre, c'est une règle de conduite simple qui doit pouvoir aplanir beaucoup de difficultés. Ce principe une fois posé, rien n'empêche, en France, que "le photographe humaniste" perpétue sa contribution à la mémoire collective, et entretienne " l'école du regard ".

 

L'avenir te fait peur ? 

De quel avenir parles-tu ? De l'avenir en général ou de celui de la photo ?

 

Des deux en fait.

 

Si l'on y réfléchit bien, ce n'est pas l'avenir qui fait peur, c'est l'inconnu, dès qu'il devient présent, donc réel, cela va beaucoup mieux !

L'avenir c'est un passé en devenir, aurait-on une bonne raison d'avoir peur de son passé ? Cela changerait-il quelque chose ? Je trouve que l'on est déjà très occupé avec le présent, la réalité, et son lot quotidien de préoccupations immédiates, mais aussi ses joies et ses plaisirs, il me semble plus utile de dépenser son énergie à profiter de l'instant présent, cela peut ressembler à une vision épicurienne de l'existence, par opposition aux Orientaux qui ont une vision plus fataliste des choses. 

«La peur est la chambre noire où le négatif se développe»  Usman B. Asif

 Cette citation me donne l'occasion d'évoquer l'avenir de la photographie, puisqu'il est sous-entendu dans la question. Les fabricants traditionnels de matériel photo sont inquiets devant les évolutions de la pratique photographique, la phagocytose des "photophones" en étant la première cause. L'avenir de la photographie ne se jouera pas sur les évolutions technologiques, "la course à l'armement" n'est qu'une tendance insidieuse destinée à faire "chauffer les cartes bancaires", il se jouera sur la capacité artistique du photographe à se démarquer des autres photographes qui continueront d'inonder d'images les médias sociaux. L'avenir de la photo, c'est la créativité, l'imagination, et la passion, c'est tout le contraire de la course aux " like ", aux " petits cœurs " ou aux abonnés à grand renfort de recettes toutes faites ! Ce sera une forme d'orpaillage, avec de très grandes batées, mais il y aura des pépites tant que l’œil du photographe privilégiera la qualité avant la quantité.

 

Nous arrivons au bout de cette interview Skeudenner. As-tu quelque chose à ajouter ? Un message à transmettre aux autres membres et aux visiteurs ? 

 

Je tiens à remercier toute l'équipe qui anime ce forum de grande qualité, et qui m'a donné l'occasion de m'exprimer en toute liberté au cours de cet interview, peut-être un peu prolixe.

J'apprécie également beaucoup la convivialité et la qualité des échanges entre les membres.

J'invite les amoureux de la photographie à continuer de publier sur F2P ces belles images qui ravissent nos yeux, et à partager, en toute sincérité, ces avis et ces commentaires si précieux pour progresser et ainsi contribuer à la vie du forum.

Vous l'invité(e) qui avez eu le courage de lire ces lignes, jusqu'à la dernière, n'hésitez pas à vous inscrire, vous trouverez sûrement ici ce que vous avez tant cherché ailleurs.

Longue vie à FORUMDEPHOTOS !

 

Merci à toi d'avoir accepté de répondre à mes questions Skeudenner et de ta participation sur le forum photo.

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Commentaires recommandés

Merci pour cet interview  qui nous permet de mieux te connaitre ,je suis entièrement en phase avec tes commentaires., notamment en ce qui concerne ta vision de travail.  🤗

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Merci pour cet interview et commentaire sur nos publications sur ce Forum, toujours de bons conseils et cela nous permet de mieux connaitre. Je partage ta vision de travail ayant débuté comme toi avec l'Argentique de la prise de vue au Labo.....😃

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Il y a 12 heures, Jamba-31 a dit :

preums

content d'en savoir un peu plus sur toi , en mettant bien sur les a apriori classiques sur les bretons   hahaha ... 

Merci @Jamba-31 pour ton commentaire. Je suis heureux de retrouver ici les vétérans de "l'escadrille PP" 🙂

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Il y a 3 heures, paced a dit :

Merci pour cet interview  qui nous permet de mieux te connaitre ,je suis entièrement en phase avec tes commentaires., notamment en ce qui concerne ta vision de travail.  🤗

Merci @paced pour ton commentaire, cela me conforte dans cette vision des choses. 🙂

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Il y a 3 heures, Photographiesjpf a dit :

Merci pour cet interview et commentaire sur nos publications sur ce Forum, toujours de bons conseils et cela nous permet de mieux connaitre. Je partage ta vision de travail ayant débuté comme toi avec l'Argentique de la prise de vue au Labo.....😃

Merci @Photographiesjpf pour ton bien sympathique commentaire. Nous voici maintenant avec des souvenirs communs. 🙂😉

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Il y a 2 heures, Skeudenner a dit :

Merci @Photographiesjpf pour ton bien sympathique commentaire. Nous voici maintenant avec des souvenirs communs. 🙂😉

J'ai conservé mes appareils Argentiques un Moyen-Format 6x6 Zeiss Ikon et un Pentax 4,5x6 avec le 6x6 du Portrait avec Films noir et blanc et Couleurs avec le Pentax. Je continue de les utilisés avec Labo pour le noir et blanc @Skeudenner A+

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Le 02/10/2020 à 11:59, Photographiesjpf a dit :

J'ai conservé mes appareils Argentiques un Moyen-Format 6x6 Zeiss Ikon et un Pentax 4,5x6 avec le 6x6 du Portrait avec Films noir et blanc et Couleurs avec le Pentax. Je continue de les utilisés avec Labo pour le noir et blanc @Skeudenner A+

Ah le moyen format ! Ce fut un rêve de jeunesse, je faillis même racheter un Hasselblad avec ses objectifs à un photographe de studio ayant fait mauvaise fortune, mais hélas, c'était trop cher pour mes moyens...🥴

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Il y a 2 heures, Skeudenner a dit :

Ah le moyen format ! Ce fut un rêve de jeunesse, je faillis même racheter un Hasselblad avec ses objectifs à un photographe de studio ayant fait mauvaise fortune, mais hélas, c'était trop cher pour mes moyens...🥴

Mon Zeiss Ikon de 1952, acheté au marché International de la Photographie à Bièvre en Juin 1972. Un piqué de Ouff le bi objectif un Tessar f 3,5....

20201003_153405.jpg.7b165581a1f054568a8047af936e7720.jpg

 

Modifié par Photographiesjpf
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à l’instant, Skeudenner a dit :

À l'occasion, je veux bien voir une photo faite avec ce bel appareil...

 En ce moment je rephotographie avec mon APN mes plus beaux négatifs et tirages sur papiers Barythé pour les noir et blanc, un travail de longue haleine pour obtenir la meilleure qualité, auparavant je faisais Des Scans mais pas satisfait du résultat @Skeudenner 

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Bonjour à toi @Skeudennerex Partapote ! j'ai lu (et relu) avec attention ton interview, ce qui a confirmé l'impression que je me faisais de toi : une belle personne qui a des principes respectables, et je me souviens qu'il n'y a pas si longtemps je te qualifiais de photographe humanisme et tes propos me confirment dans cette conviction . 

J'ai beaucoup aimé ta formulation  "belle photo" et "bonne photo" concernant l'appréciation d'une image, ce que je cherchais à expliquer sans avoir su bien placer ces deux mots côte à côte pour un raccourci parlant .

Content d'en savoir un peu plus sur toi, je suis toujours fan de tes portraits de rue et je comprends mieux pourquoi tu excelles dans le domaine après avoir lu ton parcours de photographe .

Au plaisir de partager avec toi de belles ou bonnes images sur ce forum !

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Le 06/10/2020 à 12:24, nino-bdx a dit :

Bonjour à toi @Skeudennerex Partapote ! j'ai lu (et relu) avec attention ton interview, ce qui a confirmé l'impression que je me faisais de toi : une belle personne qui a des principes respectables, et je me souviens qu'il n'y a pas si longtemps je te qualifiais de photographe humanisme et tes propos me confirment dans cette conviction . 

J'ai beaucoup aimé ta formulation  "belle photo" et "bonne photo" concernant l'appréciation d'une image, ce que je cherchais à expliquer sans avoir su bien placer ces deux mots côte à côte pour un raccourci parlant .

Content d'en savoir un peu plus sur toi, je suis toujours fan de tes portraits de rue et je comprends mieux pourquoi tu excelles dans le domaine après avoir lu ton parcours de photographe .

Au plaisir de partager avec toi de belles ou bonnes images sur ce forum !

J'ai retrouvé avec plaisir les Partapotes orphelins qui ont trouvé ici une belle famille de photographes passionnés, et noués de nouvelles amitiés.

Je suis touché que tu trouves ma démarche humaniste, et j'espère pouvoir continuer longtemps dans cette voie qui m'apporte beaucoup de satisfactions, aussi je te remercie pour ce compliment.

Je sais que nos points de vue sont proches sur beaucoup de choses ; je suis toujours sous le charme de tes créations et admiratif sur ta manière de travailler la lumière, alors continuons de partager des images et des avis...🙂

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Il y a 22 heures, Jobnemo a dit :

Hello,

Ravi d'en avoir appris un peu plus sur toi et ta démarche riche et sensée, collègue Breton (je suis pour ma part Léonard, mais tu me pardonneras, evel-just ! ).

Demat paotr !

Tu as vu je peux aussi écrire en Léonard 😃

Merci d'avoir lu et apprécié ce long interview qui a laissé transparaître quelques visions très personnelles des choses.

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@Skeudenner Moi ça me fait plaisir de voir qu'il existe encore un peu d'humilité dans ce monde !

Merci à toi pour cet interview, et pour t'être dévoilé un peu plus.

Mon ressenti est correct, comme dit plus haut, tu es une bonne personne. :)

Modifié par stf
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Merci @stf de m'avoir accordé un peu de ton temps pour lire ce très long interview. L'humilité est quelque chose de naturel quand on privilégie son sujet à sa propre personne. 

Dans le même registre, j'ai le souvenir d'une conversation avec un ami photographe à propos des signatures, plus ou moins ostentatoires, sur les photos, d'où il en ressortait qu'une signature ne rendra jamais bonne une image, mais, par contre, elle peut très facilement gâchée une très bonne image.

🙂

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Alors...

J'avais dû dire un truc du genre : ton humanisme transparait dans tes photos de voyages, tes portraits de simples gens vivant leur quotidien.

Pour savoir observer les autres et se faire invisible, il faut savoir s'effacer...

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Le 12/10/2020 à 21:44, Carole a dit :

J'ai passé un excellent moment en ta compagnie.

Ta vision de la photographie, du monde et ta simplicité me réconfortent.

Merci Monsieur le faiseur d'images.

Je suis heureux que cela t'ait plu. Je pense que nous devons partager la passion pour les voyages, les découvertes de cultures différentes, les rencontres et ces moments impromptus qui en font tout le charme.

Je suis avec grand plaisir tous ces instants du quotidien que tu nous offres avec talent.

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Il y a 22 heures, Caro a dit :

Alors...

J'avais dû dire un truc du genre : ton humanisme transparait dans tes photos de voyages, tes portraits de simples gens vivant leur quotidien.

Pour savoir observer les autres et se faire invisible, il faut savoir s'effacer...

Merci @Caro pour ce nouveau passage après le problème survenu sur le site.

Ton commentaire me fait plaisir, je cherche toujours à faire honneur à mes personnages, et il semblerait que j'y parvienne, je n'en demande pas davantage.

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